L'histoire que je m'en vais narrer, je la dédie en grande partie à un ami, un frère qui nous a quittés en ce début d'année 2020, Térence BELOU
Pendant longtemps, je me suis refusé de revenir sur ma courte durée à la tête de la direction régionale de Canal 3 Zou-Collines.
En effet par un matin de 13 Novembre 2009, je me suis retrouvé à Bohicon nommé à peine deux jours plus tôt par Malick Gomina. Il m'a dit " Arnaud j'ai confiance en toi, va et relève moi ce défi.
Me voici donc arrivé dans la ville carrefour, sans rien oui pratiquement sans rien, il y avait une caméra, une moto et un petit ban de montage.
Le cadreur envoyé sur le terrain avant moi Eder Hounkpèvi travaillait avec Fredy Kpadonou. (Celui qui a posé les bases de la direction)
Ils m'ont bien accueilli puisque je les connaissais depuis Cotonou. Sur cet immeuble situé en plein cœur du marché de Bohicon, où nous nous situons au premier étage. Je vis entrer un homme frêle à l'allure sahélienne, les cheveux hirsutes et mal peignés.
Bonjour DR (directeur régional) me fit-il en me serrant vigoureusement la main.
C’était la première fois que quelqu'un m'appelait DR, j'ai souri du coin des lèvres et je l'ai salué aussi avec entrain.
Térence BÉLOU, est mon nom m'a t-il dit.
En fait j'ai vu Térence juste une seule fois au groupe de presse Fraternité, mais on ne s'était pas vraiment familiarisé, il était alors correspondant du journal Fraternité.
Ce fut donc l'occasion de refaire connaissance. Sa phrase qui m'aura surpris le plus fut celle-ci " Je serai votre adjoint, le DG m'a déjà informé " et croyez moi, je suis là pour vous aider"
N'ayant reçu aucun consigne de Cotonou, je me suis senti un peu gêné, mais j'ai souri et je lui ai dit pas de problème, je vais aussi joindre le DG pour en savoir un peu plus. Il semblait étonné de ma réaction, mais tout de suite je l'ai rassuré.
La visite au Palais d'Abomey avec mon ami Max
Térence et moi sommes devenus très grands copains, fin connaisseur de la région et ne rechignant jamais je dis bien jamais à mes injonctions, (injonctions que je donnais avec courtoisie, Térence étant plus âgé que moi)
Des papiers de terrains pleuvaient et nous étions régulièrement félicités par la hiérarchie à Cotonou.
Mon ami Max décida alors de passer me voir. A son arrivée, nous avons décidé de visiter la ville, entre temps au vue de nos prouesses et fort de ce que l'honorable Issa Salifou était de Bohicon nous avons hérité d'une voiture 4×4, une 4 Runner, couleur blanche.
J'ai suggéré à Térence de nous accompagner au Palais Royal d'Abomey.
Nous avons payé quelques tickets à l'entrée et nous voici à l'intérieur. Au cours de la visite, le guide nous montra les armoiries des anciens rois. Et à Max de demander, Oui mais on parle tout le temps de Royaume d'Abomey, mais où se trouve votre roi?
Il me posait en fait cette question. Moi qui pendant longtemps fanfaronnait devant lui que ma mère est l'arrière petite fille de la soeur du roi Ghézo. Cette question m'a laissé pantois.
Et c'est Térence qui viendra à mon secours avec son humour légendaire il dit " Cher monsieur, apparemment, ils n'en veulent plus " cela fait des années qu'ils se disputent le trône par ici.
Une fois la visite terminée, nous sommes partis manger chez " Yam" un restaurant bien connu de la ville. Sur la terrasse, de jeunes gens s’interpellaient par une expression bien connue du milieu Fon " Dah Hovi"
Disons juste que cela veut dire prince. C'est à cet instant que j'ai à nouveau posé la question à mon adjoint Térence, " il se passe quoi, pourquoi effectivement Abomey n'a pas un roi officiel reconnu comme tel. Il m'a dit DR " ne vous mêlez pas de cette affaire"
Je lui ai dit si je veux savoir. Il a dit OK, ce soir je vous amène quelque part...
Notre première visite chez Dada Kpannan ADOUKONOU
Térence l'homme du terrain, il prit son vieux téléphone, (nous l'avons changé quelques jours après)
Et composa nerveusement un numéro comme s'il ne voulait pas vraiment que je l'embarque dans mon aventure. Après quelques secondes d'attente, l'interlocuteur décrocha, et en langue Fon, il dit " Dah, c'est moi Térence, vous serez à la maison ce soir, je passerai avec mon patron ( incroyable Térence, humble, serviable, simple)..
Quand il a raccroché, il dit DR, c'est bon, mais le monsieur souhaite qu'on vienne un peu tard.
A 22 heures à bord de notre nouveau joyau la 4 Runner, nous nous sommes dirigés vers les voies sinueuses de la vieille ville, a cette heure Abomey dormait déjà ou presque, en 2010, la ville était en chantier, difficile d'avoir accès à de bonnes pistes, mais en fin connaisseur des raccourcis, Térence indiqua la voie à notre conducteur Florent AMOUSSOU (je ne le connaissais ni d'Adam, ni d'Ève avant son recrutement).
Nous voici alors au domicile de Dada Kpanan. Un gran homme, avenant, au sourire radieux, il serra la main à Térence et il me serra aussi la main. A mon grand étonnement il dit qu'il me connaissait, mais où je n'en savais rien, lui non plus visiblement, mais jurait qu'il m'avait déjà vu.
De toutes les façons ce n'était pas pour me déplaire, si cela pouvait faciliter notre doléance.
J'ai alors laissé le soin à Térence de prendre la parole et de poser l'éternelle question.
" Dah, dit-il comme pour me répéter in extenso, pourquoi Abomey n'a pas un roi officiel "?
Le rire, disons le clairement sarcastique du monsieur me figea, il a pris une minute à rire et à se taper la cuisse et les mains.
Au mur, je voyais des objets hétéroclites, un peu plus loin avec la lueur de l'ampoule du dehors, j'apercevais dans la pénombre de la cour des fétiches de part et d'autres, une dame certainement une de ses épouses nous apporta à manger, j'ai refusé le mets Térence et lui s'en gavaient. A cette heure de la nuit, comment pouvaient-ils encore manger aussi copieusement me disais-je au fond de moi.
À peine s'est-il lavé les mains, que notre hôte (Dada Kpannan) commença sa phrase par " Bon, si vous voulez nous allons installer un roi à Abomey "
Cette phrase m'a paru aussi ambiguë qu’intrigante. Qui sommes-nous pour aider à installer un roi d'Abomey.
Et puis sans trop me laisser réfléchir, il me tapa le genou. " C'est bien toi le chef de Canal 3 dans le Zou, tu as du cran, tes patrons vont te laisser travailler ?
Si tu me dis oui, on enclenche tout demain matin "
Demain matin ? Mes yeux globuleux que je tournais faisaient rire Térence qui me fit signe d'un geste d'accepter.
J'ai dit Oui, nous sommes prêts.
Franchement, à l'heure là je ne savais pas dans quoi je m'embarquais.
Nous avons pris congé de notre hôte. Rendez-vous le lendemain 10 heures même endroit.
Au retour dans la voiture, nous avons traversé une ville totalement endormie.
Térence m'a dit DR, ce monsieur est un téméraire, travaillons avec lui et quelque chose sortira.
Je suis allé déposer Térence à son domicile malgré son entêtement à revenir chercher sa moto au siège et de repartir à la maison.
DR, rien ne m'effraie dans cette ville hein, me lança t-il à son portail...
" Je suis le nouveau Roi d'Abomey"
La phrase qui a tout déclenché.
Le lendemain vers 8 heures, je me suis rendu chez Térence, (je dormais la plupart du temps au boulot, pour vite envoyer les éléments, il faut monter les reportages la nuit et les remettre au premier chauffeur qui part à 5 heures, la route Cotonou-Bohicon était en construction, le voyage peut durer trois heures, voire 4 heures)..
J'étais donc au Portail de mon cher ami, il n'était pas prêt, j'ai dû me retourner au bureau pour chercher le cadreur Eder HOUNKPÈVI, ( un mec cool, qui était toujours focus boulot), vers neuf heures, Térence était prêt, il m'a rappelé.
Nous nous sommes rendus ensemble au domicile de Dada Kpannan qui nous attendait avec sa cour. Drapé dans une belle tenue blanche il ceignit un gros pagne à la hanche avec un noeud au bout aussi gros que les mains gantées d'un boxeur professionnel. Il nous a reçu toujours avec le même sourire et une déconcertante quiétude. Il nous a offert deux verres de Talokpémi (petit verre pour boire l'alcool local) je déclinai bien évidemment l'offre mais à ma droite, d'un trait Térence avait déjà fini son verre et s'apprêtait à en réclamer un autre. Mon clin d'oeil a suffit pour qu'il redépose délicatement son verre.
En me tapant l'épaule Dada Kpannan remarqua que je n'aime rien prendre. J'ai dû inventer rapidement un mensonge, " Dah, j'ai pris des médicaments qui ne permettent pas d'y ajouter de l'alcool"
Avec une moue qui couvrait sa petite couronne bien taillée avec les barbes autour de sa bouche.
Il me dit " Médicaments de blancs, tu ferais mieux de prendre de temps en temps des plantes de chez nous"
On a ensemble fait un briefing, dans lequel on lui a demandé qu'est-ce qu'il comptait dire a peu près.
C'est là encore que je serai surpris.
" Ce que je veux dire, si je le dis et vous le diffusez comme tel peut tout déclencher "
Je lui ai dit de parler seulement, sachant que je vais couper les parties à polémiques.
Son introduction fut fracassante. " Moi Dada Kpannan, je suis le nouveau roi d'Abomey, et ce jusqu'à nouvel ordre".
J'ai dit au cadreur de couper d'abord.
Je lui ai dit de m'accorder quelques minutes.
Je me suis retiré avec Térence et il m'a dit " DR, nous allons choisir ce que nous voulons dans tout ce qu'il va dire.
Nous sommes repartis nous rasseoir, et avons fini l'interview.
Il ajoutera par la suite que dans les temps immémoriaux, quand il avait un conflit dans le royaume, ce sont les Kpannan qui prenaient la régence en attendant le retour à la normale.
Une fois au siège, après maintes réflexions, j'ai presque envoyé l'élément crûment à la direction, et à ma grande surprise, le reportage est passé avec les phrases à polémiques.
Le plus dur allait commencer...
Il nous fallait recueillir la réaction des protagonistes, des prétendants au trône qui se chamaillaient depuis des années après la déclaration pour le moins fracassante de Dada Kpannan.
Nous nous sommes rendus d'abord à Djimè, au palais royal pour rencontrer le roi Houédogni Béhanzin,
Lorsqu'on nous a annoncé il n'a pas mis du temps à sortir, ce qui était rare, il prend parfois plus de 45 minutes voire une heure avant de sortir.
Ce jour là, il est sorti promptement. Et la question il la connaissait, puisque les propos de Dada Kpannan étaient le chou gras des débats dans le palais. Même à notre arrivée certains nous pointaient du doigt, " ce sont eux qui sont allés tendre le micro à Kpannan " marmonnaient-ils dans leur coin.
Mais bon, moi je n'en avait que faire, j'étais focus sur mon travail. A mes côtés mes trois lieutenants ( si je peux les appeler ainsi) Térence Bélou mon adjoint, Eder Hounkpèvi, le cadreur et Florent Amoussou le chauffeur.
Houédogni, renvoyant plusieurs fois son gros pays vers son épaule, prit la parole.
" Moi je suis content de ce que Dada Kpannan a dit, il a raison, en vérité, quand il avait un problème dans le royaume, ce sont eux effectivement les Kpannan qui assumaient la régence"
Cette phrase me soulagea, j'émis un gros soupir et un petit rictus du coin de ma bouche.
Au dehors, Terence et moi, nous nous sommes tapés dans la main, on a presque manqué de crier Hourrah
Cap sur Gbindo, palais privé du roi Agoli-Agbo.
Un Palais situé derrière le grand hôpital. En fait je le connais très bien parce que j'y ai passé une vacance entière là. Au sein même du palais, et c'est peut-être ce qui nous sauvera.
En fait, la fille de la soeur du roi a épousé un Tonton du quartier Zongo Zénon du nom de Mohamed, et ce dernier l'a ramené à Parakou, une maison mitoyenne à la nôtre. Comme la nouvelle épouse est d'ethnie fon et à côté nous parlions fon elle s'est vite liée d'amitié avec nous. N'oubliez pas, nous sommes à Parakou, une ville cosmopolite certes, mais musulmane en majorité. Fort de cette amitié, elle a souhaité que j'aille passer les vacances chez elle à Abomey, j'étais encore tout jeune. Donc je connaissais bien Gbindo.
A Térence, je n'avais rien dit par rapport à ce pan de mon passé.
Nous voici donc devant le Palais la statuette de Lion que je voyais là plus jeune n'y était plus.
L'accueil était froid. Nous avons demandé qu'on nous annonce. Quelques 20 minutes après, le jeune que nous avons envoyé revint en se grattant la tête, le roi est occupé, mais un autre jeune plus trapu, aux yeux rougis par je ne sais quel produit, sortit gaillardement torse nu et sans détour affirme. " En fait, le roi ne veut pas vous voir, vous semez d'abord le désordre avant de venir voir le roi pour interview"
C'est là que j'ai sorti ma carte Joker. Je l'ai reconnu, nous jouions ensemble quand j'étais venu en vacances. Il était deja trapu même plus jeune. On l'avait surnommé Akoti".
Je l'ai appelé par un sobriquet qu'il a entendu il y a plus de 20 ans.
Étonné, il est sorti mettant sa main de façon plate au front comme pour se cacher du soleil et me dévisagea pendant au moins une minute, tournant tout autour de moi.
Mais toujours rien, j'ai du lui dire, Arnaud Parakou, il s'est agrippé à mon cou, comme s'il allait me stranguler tellement il me ceignit.
On s'embrassa et il nous fit entrer. Il a dit je vais appeler Dada, un instant.
Le roi sortit avec son cache nez et certainement briefé par Akoti.
Il me sort cette phrase connu de tout bon fon.
" C'est toi un fils du terroir qui fait ça? "
Comme pour dire que j'ai fait quelque chose de mal à la maison mère.
Je me suis agenouillé rapidement en invitant ma délégation à le faire. Implorant son pardon.
Il finit par accepter de parler.
Il n'y alla pas de main morte.
" Ce Dada Kpannan est un prétentieux, un irrévérencieux, de quel droit se permet-il de dire qu'il est le nouveau roi d'Abomey "?
Ses propos en contradiction avec ceux de Houédogni me réjouissaient déjà , j'allais pouvoir faire l'équilibre...
La réaction du DG Malick et de quelques autorités de la ville d'Abomey et de Bohicon
Je dormais encore vers 7 heures 30 minutes quand mon téléphone sonna, à l'écran, DG Malick..
Je décrochai avec une célérité à la Lucky Luke. ( chaque fois quand le DG Malick appelait, c'était comme ça, il nous aura tous dressé, un très bon patron) Que ne fut pas ma surprise lorsque j'entendis les premières phrases. " Mais Arnaud à quoi joues-tu, que fais-tu?
Pourquoi tu veux te créer inutilement de problèmes ?" tellement il débitait que je n'ai pas eu le temps de placer une seule phrase, j'ai dû alors attendre qu'il finisse. Avec une certaine assurance que je tirais de je ne savais où, j'ai dit avec calme : ".Bonjour DG, vous vous souvenez lorsque vous m'envoyiez ici, vous m'avez dit que vous avez confiance en moi. ( j'avais pratiquement fait tous les départements du groupe de presse, l'imprimerie y était passée, même si c'est pour veiller avec les imprimeurs et les surveiller, on l'a fait des jours durant). Vous vous souvenez?
Il a répondu Oui, "mais que se passe t-il à Abomey et tout le monde m'appelle de partout ?" a-t-il tempêté à nouveau
Je lui ai dit que rien de grave ne se passait et que je maîtrisais la situation.
Son OK, a été suivi de cette mise en garde." Fais attention à toi mon frère "
J'étais tellement content qu'il me rassure de la sorte. J'avais donc le OK du chef.
Dans la journée, des amis de la mairie de Bohicon défilaient dans mon bureau, cher ami, ne te mêle pas se cette guéguerre" me conseillaient-ils,
Je fus appelé par Malèhossou qui voulait en savoir plus.
Dans la journée, nous avions un reportage à la mairie d'Abomey, depuis la voiture de la vitre teintée, j'ai senti tout de suite une certaine animosité. Dès ma descente, aucune salutation, sauf deux frères aînés Djobloski et Élie, qui n'ont curieusement pas abordé le sujet avec moi.
Bah, qu'à cela ne tienne. J'ai fait mon reportage et je suis réparti...
Je dormais encore vers 7 heures 30 minutes quand mon téléphone sonna, à l'écran, DG Malick..
Je décrochai avec une célérité à la Lucky Luke. ( chaque fois quand le DG Malick appelait, c'était comme ça, il nous aura tous dressé, un très bon patron) Que ne fut pas ma surprise lorsque j'entendis les premières phrases. " Mais Arnaud à quoi joues-tu, que fais-tu?
Pourquoi tu veux te créer inutilement de problèmes ?" tellement il débitait que je n'ai pas eu le temps de placer une seule phrase, j'ai dû alors attendre qu'il finisse. Avec une certaine assurance que je tirais de je ne savais où, j'ai dit avec calme : ".Bonjour DG, vous vous souvenez lorsque vous m'envoyiez ici, vous m'avez dit que vous avez confiance en moi. ( j'avais pratiquement fait tous les départements du groupe de presse, l'imprimerie y était passée, même si c'est pour veiller avec les imprimeurs et les surveiller, on l'a fait des jours durant). Vous vous souvenez?
Il a répondu Oui, "mais que se passe t-il à Abomey et tout le monde m'appelle de partout ?" a-t-il tempêté à nouveau
Je lui ai dit que rien de grave ne se passait et que je maîtrisais la situation.
Son OK, a été suivi de cette mise en garde." Fais attention à toi mon frère "
J'étais tellement content qu'il me rassure de la sorte. J'avais donc le OK du chef.
Dans la journée, des amis de la mairie de Bohicon défilaient dans mon bureau, cher ami, ne te mêle pas se cette guéguerre" me conseillaient-ils,
Je fus appelé par Malèhossou qui voulait en savoir plus.
Dans la journée, nous avions un reportage à la mairie d'Abomey, depuis la voiture de la vitre teintée, j'ai senti tout de suite une certaine animosité. Dès ma descente, aucune salutation, sauf deux frères aînés Djobloski et Élie, qui n'ont curieusement pas abordé le sujet avec moi.
Bah, qu'à cela ne tienne. J'ai fait mon reportage et je suis réparti...
L'intronisation de Dada Dédjalagni Agoli-Agbo, comme roi officiel du Royaume d'Abomey
Les choses sont allées vite, oui très vite même, une fois les interventions des deux prétendants balancées, la polémique dans la ville d'Abomey s'est encore plus enflée. Dans les ateliers, dans les marchés, à la mairie, dans les deux palais privés, il ne se passe de minute, sans qu'on ne parle aussi bien de l'interview de Dada Kpannan que des réactions des deux prétendants.
C'est Dada Kpannan qui accéléra les choses. Il réunit des rois de canan et d'autres régions, je ne saurais les citer ici, ils étaient 12 ou 13 si je ne me trompe, ils se font appeler les cardinaux, et ce sont eux qui sont passés au vote, un vote secret. Je crois que ce fut un vote très transparent. Je m'en vais vous dire pourquoi, à aucun moment Dada Agoli-Agbo ne savait qu'il serait élu. Nous sommes repartis recueillir sa réaction après l'installation des cardinaux, il tenait toujours le même discours mais Houédogni était confiant et pensait passer. Il était plus modéré dans ses propos.
A la grande surprise, c'est Agoli-Agbo qui est passé. Lui-même s'en revenait pas.
Le Royaume d'Abomey avait désormais un roi officiel plus personne ne se moquera d'Abomey,
Mais Canal 3 avait un souci. Un gros souci.
Djimè était en feu, les fils et filles Béhanzins ayant appris les résultats du vote étaient furieux, ils ont barricadé la grande voie qui reliait Bohicon à Abomey. Le coupable était connu, Canal 3 . Ils ont juré brûler notre 4 Runner.
Même pour le reportage de l'intronisation du nouveau roi élu, nous avons du passer par le contournement. Mais la menace persistait.
Arrivé au palais royal d'Abomey, je vis une foule immense, les gens se congratulaient et la phrase fétiche était enfin, nous l'avons fait
C'est alors qu'un homme fend la foule malgré qu'il était aux premières loges et vint m'embrasser, il embrassa aussi toute mon équipe. Et il demanda le silence avec un " Atoooo" mot qui imposait le calme. C'était Dada Kpannan,
Il me présenta à la foule comme l'artisan de tout ce qui est arrivé. Et demandait au roi s'il me connaissait, le nouveau roi a souri et lui a dit, c'est mon fils.
Il lui a alors dit, on doit l'honorer lui et son équipe, il aura un titre au palais ici. Le roi a répondu absolument.
Jamais je n'ai été honoré, d'ailleurs je n'en veux même pas, où est le mérite, j'ai juste fait mon travail de journaliste.
Et le fait que ma mère paix à son âme, arrière petite fille de la soeur du roi Ghézo soit fière de moi m'allait largement.
Pour finir, en 2016, je suis réparti au palais royal d'Abomey pour acheter des objets d'art, chez les Lanmadossélou, les Hountondji, les Ayadokoun ( j'ai fait un reportage sur eux, je vous le raconterai)
Et qui je vois dans la cour Dada Kpannan, il est venu vers moi, me serra vigoureusement la main, me remercia de nouveau..
Et dans sa voiture le roi qui passait comme par hasard, il fit arrêter la voiture, et a dit " Dada, tu as oublié la promesse qu'on a faite à ce garçon, il faut qu'on paie notre dette"...
Mon mot de fin 😳☺️
Bien que mes amis me proposent souvent de raconter des histoires, je ne le fais qu'à mes enfants, j'en ai tellement raconté que je n'en ai plus, chaque trois jours, j'essaie d'en fabriquer une. Si vous avez aimé mon histoire, faites le savoir, j'ai plein d'autres histoires au frais.
Comme je le disais, j'ai fait ce rappel historique en mémoire d'un ami, d'un frère, pour que jamais le monde ne t'oublie Térence Bélou.
Peut-être que je ne l'aurais jamais écrit si la faucheuse ne t'avait pas emporté si tôt.
Si une seule personne ne se sent pas en accord avec ma narration je suis prêt à lui répondre.
Je continue de dire que peut-être que ce texte n'aurait peut-être jamais vu le jour si je ne tenais pas à rendre des hommages mérités à un être cher.
( Dada Kpannan est toujours vivant, mon ancien DG Malick, Eder et Florent aussi)
Paix aux âmes de Térence, de Dada Agoli-Agbo, de Dada Houédogni
Arnaud AMOUSSOU ( ancien Directeur Régional Canal 3 Zou-Collines, 2009-2011)
Votre humble serviteur
Les choses sont allées vite, oui très vite même, une fois les interventions des deux prétendants balancées, la polémique dans la ville d'Abomey s'est encore plus enflée. Dans les ateliers, dans les marchés, à la mairie, dans les deux palais privés, il ne se passe de minute, sans qu'on ne parle aussi bien de l'interview de Dada Kpannan que des réactions des deux prétendants.
C'est Dada Kpannan qui accéléra les choses. Il réunit des rois de canan et d'autres régions, je ne saurais les citer ici, ils étaient 12 ou 13 si je ne me trompe, ils se font appeler les cardinaux, et ce sont eux qui sont passés au vote, un vote secret. Je crois que ce fut un vote très transparent. Je m'en vais vous dire pourquoi, à aucun moment Dada Agoli-Agbo ne savait qu'il serait élu. Nous sommes repartis recueillir sa réaction après l'installation des cardinaux, il tenait toujours le même discours mais Houédogni était confiant et pensait passer. Il était plus modéré dans ses propos.
A la grande surprise, c'est Agoli-Agbo qui est passé. Lui-même s'en revenait pas.
Le Royaume d'Abomey avait désormais un roi officiel plus personne ne se moquera d'Abomey,
Mais Canal 3 avait un souci. Un gros souci.
Djimè était en feu, les fils et filles Béhanzins ayant appris les résultats du vote étaient furieux, ils ont barricadé la grande voie qui reliait Bohicon à Abomey. Le coupable était connu, Canal 3 . Ils ont juré brûler notre 4 Runner.
Même pour le reportage de l'intronisation du nouveau roi élu, nous avons du passer par le contournement. Mais la menace persistait.
Arrivé au palais royal d'Abomey, je vis une foule immense, les gens se congratulaient et la phrase fétiche était enfin, nous l'avons fait
C'est alors qu'un homme fend la foule malgré qu'il était aux premières loges et vint m'embrasser, il embrassa aussi toute mon équipe. Et il demanda le silence avec un " Atoooo" mot qui imposait le calme. C'était Dada Kpannan,
Il me présenta à la foule comme l'artisan de tout ce qui est arrivé. Et demandait au roi s'il me connaissait, le nouveau roi a souri et lui a dit, c'est mon fils.
Il lui a alors dit, on doit l'honorer lui et son équipe, il aura un titre au palais ici. Le roi a répondu absolument.
Jamais je n'ai été honoré, d'ailleurs je n'en veux même pas, où est le mérite, j'ai juste fait mon travail de journaliste.
Et le fait que ma mère paix à son âme, arrière petite fille de la soeur du roi Ghézo soit fière de moi m'allait largement.
Pour finir, en 2016, je suis réparti au palais royal d'Abomey pour acheter des objets d'art, chez les Lanmadossélou, les Hountondji, les Ayadokoun ( j'ai fait un reportage sur eux, je vous le raconterai)
Et qui je vois dans la cour Dada Kpannan, il est venu vers moi, me serra vigoureusement la main, me remercia de nouveau..
Et dans sa voiture le roi qui passait comme par hasard, il fit arrêter la voiture, et a dit " Dada, tu as oublié la promesse qu'on a faite à ce garçon, il faut qu'on paie notre dette"...
Mon mot de fin 😳☺️
Bien que mes amis me proposent souvent de raconter des histoires, je ne le fais qu'à mes enfants, j'en ai tellement raconté que je n'en ai plus, chaque trois jours, j'essaie d'en fabriquer une. Si vous avez aimé mon histoire, faites le savoir, j'ai plein d'autres histoires au frais.
Comme je le disais, j'ai fait ce rappel historique en mémoire d'un ami, d'un frère, pour que jamais le monde ne t'oublie Térence Bélou.
Peut-être que je ne l'aurais jamais écrit si la faucheuse ne t'avait pas emporté si tôt.
Si une seule personne ne se sent pas en accord avec ma narration je suis prêt à lui répondre.
Je continue de dire que peut-être que ce texte n'aurait peut-être jamais vu le jour si je ne tenais pas à rendre des hommages mérités à un être cher.
( Dada Kpannan est toujours vivant, mon ancien DG Malick, Eder et Florent aussi)
Paix aux âmes de Térence, de Dada Agoli-Agbo, de Dada Houédogni
Arnaud AMOUSSOU ( ancien Directeur Régional Canal 3 Zou-Collines, 2009-2011)
Votre humble serviteur
Respectons les gens qui ont vécu
RépondreSupprimerQu'il repose en paix ton ami ancien collègue. Elle m'a touché ton histoire grand frère. Tu as marqué ton époque. Le meilleur reste à venir.
RépondreSupprimerTu viens de commettre une grosse erreur.
RépondreSupprimerTu vas trop écrire même.
Je rends hommage à la grande muse qui a réussi à te convaincre de ta nouvelle mission. Raconter des belles histoires au monde entier avec ta singulière plume.
Intéressant. Quand j'ai commencé, je n'ai pu m'arrêter de lire. Félicitations. Voilà à quoi doivent servir les médias : soulever la poussière pour que s'établisse un paysage rayonnant.
RépondreSupprimerTrès intéressant et émouvant.... Belle plumes mon cher fofo Arnaud
RépondreSupprimerArnaud AMOUSSOU, toi que nous appelons affectueusement AA, tu es vraiment un digne arrière petit fils de la lignée Ghézo. Tu tiens également ton courage du sang dendi qui coule dans tes veines. Félicitations à toi et je t'encourage fortement à continuer tes narrations.
RépondreSupprimerJ'ai vraiment pris du plaisir à le lire. Le texte est accrocheur
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